Quand j'étais petite...

Je n'ai pas énormément de souvenirs de mon enfance, j'ai le sentiment d'avoir des regrets.

Quand j'étais petite, j'étais donc l'aînée, dans mes premiers souvenirs, de 3 sœurs, puis 4. Il y avait des règles à la maison, la première d'entre elle étant d'être parfaites, à tout âge.

Ne pas parler, manger correctement, se taire en présence d'adultes, jouer en silence et gentiment dans sa chambre, se brosser les dents sans faire de tâche, où que ce soit, se taire, se mêler de ses affaires, et bien travailler à l'école... Parfaites j'ai dit !

Et le pire, c'est qu'on y était presque ! Je me permet de parler au nom de mes deux premières sœurs et moi : les 3 à avoir été élevé à la même enseigne. Nous étions 3 en 3 ans, toutes au carré, à couettes, un peu joufflues, et bien élevées, donc.

Cette illustration m'a touché : je me suis vue petite. Parce que nous avions beau être quasi parfaites (rajoutez quand même quelques disputes, j'ai dit quasi !) mais ça n'était jamais assez....

Parfois, c'était parce qu'on avait osé parler à table ; pris le temps de manger ; eu envie de faire pipi pendant la sieste ; osé couper la parole durant un blanc d'une conversation d'adultes ; pas entendu la question et pas répondu ; eu 'bavardages' marqué sur le bulletin scolaire ; trop toussé la nuit... La liste est longue, et de toute façon, tout était prétexte à une claque, une fessée, un coup de ceinture, de cuillère en bois, de corde à sauter...

motherhood.jpg Image d'ici.

De grandir et devenir maman m'a fait réaliser que quoique nous aurions pu faire, cela n'aurait jamais suffit, et malheureusement, si tant est que nous ayons arrêté, nous avons toujours voulu faire au mieux pour être 'gentilles' à ses yeux. "Qu'on me dise que vous êtes bien élevées, c'est ma plus belle récompense !" je comprends, certes... Mais fallait-il en passer par tout ça ? Avoir des enfants bien dans leur peau était donc une option... et c'est dommage.

Toute imparfaite que je suis, je suis bien sûr ravie qu'on me dise que mes enfants sont bien élevés, mais les voir s'amuser, rire, grandir et s'épanouir me comble tout autant ; tout imparfaits qu'ils sont, et je tâche d'être vigilante sur ce qu'ils sont réellement.

Chacun fait comme il peut, je ne blâme personne, mes enfants auront certainement des tonnes de choses à me reprocher plus tard... Mais quand j'ai vu cette photo, j'ai pensé à la petite Bouboulette et j'ai eu mal au ventre...

¸,ø¤º°✬°º¤ø,¸

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Commentaires

1. Le lundi 10 septembre 2012, 06:18 par Nadine

C'était une autre époque ... (non, je n'ai pas dit que tu étais vieille !!!)
Chez moi c'était moins violent mais tout aussi exigeant : je me souviens d'une colère de mon père parce que j'avais eu un 12/20 en allemand en 6ème !!! Quelle cata ! J'aurais eu 0 que ça n'aurait pas été pire ... Et je ne te parle pas du drame déclenché par une l'heure de colle que j'ai eue en 3ème pour bavardage pendant une heure de permanence ...
Je crois que nos parents voulaient le meilleur pour nous et pour eux, ils faisaient en effet ce qu'ils pouvaient. Je vois trop d'enfants-rois actuellement, que dis-je, d'enfants-tyrans, les extrêmes ne sont jamais bons ...

2. Le lundi 10 septembre 2012, 06:42 par mameou

c'est dur d'entendre ça moi aussi j'ai pris des coups de ceintures mais pas de perfection derrière et quand à mes enfants je veux juste qu'ils aient les bases de la politesse et le respect des autres ça demande un peu de cris mais on y arrive

3. Le lundi 10 septembre 2012, 06:57 par Lôla Peste

Je suis triste de te lire ainsi. J'ai eu pour ma part une enfance très heureuse, même si ado, je répétais à volonté que mes parents étaient si sévères. Mais je n'ai compris que plus tard que ce que je prenais pour de la sévérité n'était ni plus ni moins que du cocooning. J'aime les propos de la maman que tu es, que je lis ce matin :)

4. Le lundi 10 septembre 2012, 08:17 par Lili Inside

Arrivé ici par hasard en suivant un lien sur le blog de ma grenadine, je tombe sur ce texte très touchant et sincère...Et je m'y retrouve tellement...J'étais l"ainée également, élevé à la dure avec cuillères en bois et fessés...je devais moi aussi être toujours parfaite et malgrès ma proximité avec ce mot quand j'etais enfant ce n'était jamais assez! Un jour alors que j'etais ado et que j'avais passé le plus clair de ma vie à penser que ma mère ne m'aimait pas ( du à l'éducation ) elle se confia et me dit je voulais te renforcer que tu sois droite quoi qu'il en coute...Et si moi, j'avais voulus être moi même? Un peu dans la lune, artiste, timide et sensible??? ce que j'étais au fond de moi importait peu, il fallait que je sois ELLE...Dur épreuve, aujourd'hui moi même mère mon fils de 3 ans est bien éduqué, polis, gentils, tendre et rêveur, un peu bruyant et alors? Je l'aime comme il est peu importe le regard et les remarques des gens et si jamais je considère qu'il dépasse mes limites alors je lui explique et le reprimende quand je considère que c'est nécessaire mais jamais, jamais, je n'appliquerais le shéma que j'ai moi même du subir...Pour en revenir à votre blog il est très beau et c'est un vrai plaisir que de vous lire ;)

5. Le lundi 10 septembre 2012, 08:34 par Mme Statler

c'est triste et dur ce que tu écris, j'y sens beaucoup de peine...
mes enfants sont "bien élevés" dans le sens où ils ne sautent pas partout au restau ou chez des amis, disent merci-bonjour-au revoir, mais pas tout le temps, pas grave
j'aime qu'ils ne soient pas parfaits parce que je ne le suis pas moi-même
et comment se passent tes relations avec tes parents maintenant?

6. Le lundi 10 septembre 2012, 09:21 par Mouwa

Le dilemme éternel entre amour de soi et amour de ses enfants. Beaucoup de parents font passer leur amour de soi pour de l'amour pour leurs enfants. ils veulent que les autres disent qu'il sont d'excellents parents qui ont réussi leur fonction sociale et qu'on peut et doit les féliciter, l'enfant passe après, ou même ne passe pas du tout et très souvent..casse.
Nos enfants ne nous appartiennent pas, nous avons le devoir de les rendre à la société dans le meilleur état possible, nous n'avons pas le droit de les maltraiter ni physiquement ni moralement, c'est tout simplement un crime punissable par la loi et pouvant conduire à la suspension temporaire ou définitive du droit de parenté que la société octroie par défaut aux parents.
L'amour et la parole sont respectivement le propre du vivant et de l'humain et sont capables de faire des merveilles...la maltraitance est propre à l'humanité..elle en est le gène de sa fin programmée.

7. Le lundi 10 septembre 2012, 12:40 par annlorr78

Pas grand chose à dire à tout cela... Mais j'ai BEAUCOUP aimé te lire ;)
Très touchant, très... très tout finalement !

Je t'embrasse Gaëlle l'imparfaite ;) et bravo pour le chemin réalisé avec tout ça malgré tout <3

8. Le lundi 10 septembre 2012, 14:29 par So

Je suis assez d'accord avec tout ça et je pense que Maman le serait aussi. Le recul nous fait réaliser beaucoup de choses...
Plus que la peur, l'angoisse, la pression d'être parfaite et le sentiment de ne pas l'être, ce que je regrette vraiment de ce mode d'éducation, c'est que je ne sais pas qui je suis. J'ai le sentiment qu'on ne nous a pas laissé nous poser la question et je me sens comme un puzzle qui a toutes les pièces mais qui n'arrive pas à se remettre dans l'ordre pour montrer son joli dessin.
Oui, cette éducation m'a tout donné : la politesse, l'intelligence, la perspicacité, l'humour, le courage, toutes ces choses importantes. Mais il ne m'a pas donné la confiance en moi nécessaire et surtout, pas le mode d'emploi pour faire quelque chose de bien de toutes ces qualités...

9. Le lundi 10 septembre 2012, 17:54 par lili graffiti

Pensées sincères sur ce que tu ressens... bises

10. Le lundi 10 septembre 2012, 21:23 par SIMPHONY45

bisou gaelle c'est très touchant et c'est vrai qu'en tant que maman apres on voit les choses autrement et un minimum suffit pas la peine de la perfection et moi je t'aime comme tu es et je ne suis pas sure que tu sois si imparfaite que tu l'ecrit et ca je te l'ai deja dit tes enfants te diront merci un jour meme si pour le moment sont pas toujours d'accord avec les contraintes qu'on leur donne c'est pour leur bien bisous

11. Le lundi 10 septembre 2012, 21:23 par SIMPHONY45

bisou gaelle c'est très touchant et c'est vrai qu'en tant que maman apres on voit les choses autrement et un minimum suffit pas la peine de la perfection et moi je t'aime comme tu es et je ne suis pas sure que tu sois si imparfaite que tu l'ecrit et ca je te l'ai deja dit tes enfants te diront merci un jour meme si pour le moment sont pas toujours d'accord avec les contraintes qu'on leur donne c'est pour leur bien bisous

12. Le mercredi 12 septembre 2012, 13:25 par Covima

Ton billet est touchant et émouvant, on y sent bcp de questions encore sans réponses, enfin je l'interprète comme ça. Sans aller jusqu'à ce que tu as vécu, on oublie souvent qu'on doit éduquer les enfants pour eux, et non pas pour nous satisfaire nous en tant que parents. Ton billet me fait penser à un livre dont j'ai noté un jour le titre, mais que je n'ai pas encore acheté ni lu, c'est "imparfaits, libres et heureux", sur l'estime de soi. Je me dis que ça m'aiderait sûrement, quand j'éprouve des doutes et le sentiment de ne pas bien faire. Alors je partage...

13. Le dimanche 16 septembre 2012, 00:25 par my★

J'ai vu cette image et je l'ai trouvé rempli de tendresse et bienveillance et puis j'ai lu la suite et ton témoignage est très émouvant ...
Mise à part une ou deux fessés enfant c'est incomparable à toi... à la maison nous sommes anti fessés anti sévices corporelles Et on tressailli quand on entends les gens menacés leurs enfants de fessés
L♡ve

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