Du désir d'enfant...
Par Bouboulette le mardi 10 mai 2011, 14:41 - Perso - Lien permanent
Loin de moi l'envie de choquer, ou pire, de faire mal à quelqu'un/e aux travers des mots qui vont suivre, mais pourtant, je sais que malgré moi, j'en ferais...
Je lis beaucoup sur la maternité, énormément sur le désir d'enfant, j'en avais même fait le sujet de mon mémoire de maîtrise, bref, certainement au delà du fait d'être mère au foyer, l'enfant est bien souvent au centre de ma vie. Et lors de mes lectures (magasines, livres, blogs, forums...) je me rend compte que le désir d'enfant est très présent dans notre société, parce qu'il est malheureusement souvent difficile d'enfanter, que devenir parent ne semble plus être si évident qu'avant.. Bref, on parle du désir d'enfant, pour ces couples qui ont du mal à concevoir un enfant (encore une fois, j'essaie de bien choisir mes mots, pardonnez ma maladresse..) et peu des femmes qui ont un ou plusieurs enfants et qui ont ce désir encore si présent, quotidiennement, parfois maladivement... Et dont je fais partie...
Pour ma part, je me sens mère depuis toute petite, jouant avec des foulards "au gros ventre" et n'avait qu'une envie pour plus tard : être maman ! J'ai des photos de cette période ado, je me souviens de mon ressenti, quand je m'endormais en caressant ce faux ventre, imaginant ce qu'un bébé bougeant dedans devait procurer comme sensation...
Et puis j'ai grandi, je suis tombée amoureuse, puis enceinte, et puis plus... Un acte manqué, un accident de parcours. Et très vite, à nouveau enceinte, pour de bon. Et là : c'était autant l’extase que l'angoisse ! Mais j'étais enceinte, mon ventre s'arrondissait, j'étais bien dans ma peau, je me trouvais belle, épanouie, je pense que je devais rayonner !
Janvier 2oo5 : la naissance de mon premier enfant a été un choc, très négatif, une épreuve très difficile. Pas mon accouchement, mais sa venue au monde... 6 mois au moins de dépression, seule au fond du trou avec cet être dont j'avais la responsabilité, mais dont je ne voulais pas, personne ne m'avait appris à être maman... J'en paye encore les pots cassés, même si je fais tout pour avoir une relation solide avec mon petit garçon.
Dès que des mots ont été posés sur mes maux, le désir d'enfant est revenu à la charge, plus fort que jamais, et si vous faite le calcul, le Poussin n'avait pas 6 mois... J'avais certainement envie de réparer cet "accident de parcours" dans ma vie de maman... Margoul' est née alors que le Poussin n'avait que 14 mois (mars 2oo6)... Et là encore, ma grossesse, malgré la menace d'accouchement prématurée a été une période divine !
Ensuite, j'ai quand même un peu accusé le coup de ces deux poussins rapprochés ! Mais bon, même si physiquement ça allait, un 3ème bébé a très vite été dans mon cœur, puis ma tête, puis mon ventre... Parce qu'il faut savoir que les tarées comme moi, quand elles ont cette idée en tête, elles sentent carrément "un bébé" bouger, les ptits coups mignons, discrets des premiers mois (j'ai vérifié, ouf ! je ne suis pas la seule !) Et bébé 3 sera dans mon bidon réellement en février 2oo9, encore une fois, une grossesse pendant laquelle je ne me suis jamais sentie aussi belle, aussi bien dans mon corps.
Nénette a 18 mois, ne fait pas ses nuits, est encore allaitée, est capricieuse, câline, chiante mais attendrissante, et depuis quelques mois, je traîne comme un boulet une mauvaise humeur, hormonale, certes, liée à plein de raisons, mais l'une d'elle est que j'ai déjà, encore envie d'un autre enfant... Les mauvaises langues diront que j'aime être enceinte (c'est vrai) et basta (c'est faux) que seuls les tout petits m'intéressent... Je n'ai rien envie de répondre, je sais que le débat ne se situe pas là.
Enfin bref, j'ai beaucoup de mal à décrire tout ça, et pourtant, j'y pense depuis des mois... Je sais que je ne devrais rien dire, (me plaindre n'est pas le bon mot), j'ai déjà 3 beaux enfants qui me comblent, mais je pense, j'espère avoir le droit de parler de la souffrance que je ressens intrinsèquement de ne pouvoir assouvir ce désir d'enfant maintenant. Je sais que ma prochaine grossesse sera la dernière, elle ne sera déjà pas raisonnable, mais c'est aussi un autre débat, alors je veux en profiter à fond... Mais je ne peux m’empêcher de regarder une femme enceinte avec envie, de jalouser des annonces de grossesses, voire de mal les vivre... C'est presque maladif, et j'avoue que ça me fait peur. J'avais lu un article là dessus, écrit par un mari dont la femme avait les mêmes "symptômes" que moi, il se demandait si ce désir aurait une fin chez sa femme... Je me pose la même question pour moi, et j'en ai le vertige...
Encore une fois, toutes mes excuses si j'ai blessé quelqu'un, je ne minimise en aucun cas le désir d'enfant primipare, qui n'est même pas comparable...
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Commentaires
Comme je te comprends.
Je sais ce que c'est que de 'sentir' le bébé bouger dans son ventre... ça m'arrive presque tous les jours en ce moment, sans que je ne sache que c'était ça, tu m'as éclairée.
Je souffre tu ne peux pas imaginer à quel point, parce qu'il me FAUT cet enfant au plus vite. Et quand j'en aurai un il m'en faudra encore, je pense que je serai comme toi, dans le désire permanent d'enfanter.
Seulement là je suis frustrée, très très malheureuse, envieuse maladivement des femmes enceintes que je croise, et regrettant (pourtant je sais qu'elles m'ont été plus bénéfiques que maléfiques si j'ose dire) ces trois FC...
Bref, je te comprends, et je t'aime <3
Merci beaucoup pour ton "éxutoire", de nous faire suffisamment confiance pour te livrer, tes sentiments, tes envies, tes états d'âme.
Une chose est sûre, il est difficile de faire "le deuil" d'une nouvelle grossesse, d'une nouvelle naissance lorsque l'envie, le désir, le besoin est si présent.
Personnellement, je ne suis nullement choquée par tes dires, famille heureuse ayant tout le temps été pour moi synonyme de famille nombreuse: je vous souhaite donc, si c'est un désir commun, d'avoir le bonheur d'accueillir un jour un 4ème enfant au sein de votre formidable famille.
Tu es l'exemple même de la super maman, la wonderwoman, voulant toujours tout faire au mieux pour les tiens tout en reconnaissant tes "failles" parce que oui, on ne peut pas être parfaite !
Ton ressenti et ton mal-être suite à la naissance de ton Preums, bouh, ça m'a fait mal pour toi de lire cela mais penses-tu vraiment que c'est la cause de ton souhait constant de chercher à établir des "bases solides" avec ton fils ? penses-tu qu'il "ressent" ta dépression suite à sa venue au monde ?
ta "remise en question" et ton investissement pour tes enfants montrent bien à quel point tu es une bonne mère, tes enfants ont bcp de chance d'avoir une maman comme toi et ça se ressent chez eux : ce sont des enfants adorables :-)
Belle vie à vous 5 voire 6, je te le souhaite sincèrement :-)
Tu es courageuse de coucher ces mots ici...
Pour ma part, j'ai plutôt tendance à tellement rationaliser mon désir d'enfant, que j'en "culpabilise"... J'ai souhaité très fort mes deux garçons, mais pas ressenti cet appel des tripes que tu décris... Ca aussi c'est étrange parait-il :)
Ici la page maternité n'est pas tournée, mais j'aimerai vraiment ressentir cet appel pour le 3e...
Je trouve pas tes mots choquants, juste touchants. Le désir d'enfant on peut l'avoir au premier comme au quatrième ou au cinquième. C'est ce que j'ai ressenti avant d'être enceinte de mes enfants, et encore maintenant, enceinte, et je le ressentirai encore après, très certainement.
Seulement aujourd'hui je fais attention à ce désir, je ne veux pas qu'il soit égoïste (et je pense que c'était le cas avant). Je ne veux pas faire un bébé "pour moi", "pour me faire plaisir", mais tout simplement pour accueillir un être humain sur terre, le guider, l'aimer tel qu'il est, même s'il ne correspond pas à ce que je rêvais, même s'il emprunte des chemins différents de ce que j'aurais souhaité. L'aimer pour lui, et seulement lui. Ma vision de la maternité, la mienne, celle des autres, a changé. Mon désir aussi. Il est moi égocentrique qu'avant et bizarrement, je suis plus légère, plus sereine.
Je ne suis pas choquée mais peut être que c'est parce que je comprends bien ce dont tu parles, peut être que si j'avais lu ça il y a 6 ans ça m'aurait fait mal mais comme l'intention est bonne je pense que très touchant.
Je comprends bien ce désir d'enfant, je l'ai aussi et je m'y confronte tous les jours aussi. Mais je me rappelle aussi que si j'avais été moins pressée pour le 2, peut être que j'aurai évité des choses douloureuses et ce trou que j'ai encore au fond du ventre, donc j'essaie de prendre du temps. Pas pour me poser des questions sur la grossesse, les miennes sont merdiques et j'adore ça quand même, ni pour l'accouchement je n'ai pas mal, ni pour les premiers mois j'adore ça malgré la fatigue, ni sur l'allaitement qui roule tout seul chez moi pour l'instant.
Juste pour savoir pourquoi j'en ai vraiment envie, je n'ai pas envie d'un enfant pour réparer ce que j'ai raté avec n° 1 ou n°2 (ou leurs grossesses), pour profiter des garçons aussi (parce que ce serait une grossesse très surveillée et très alitée). Pour savoir ce que ça impliquerait (ou pas) comme changement dans ma vie, pour savoir ce que je veux vraiment, moi, et pas décider sur une pulsion. Je n'ai pas envie d'un enfant pour moi seule (le papa n'est très motivé).
Le temps est une excellente aide, il ne faut pas tourner en rond mais s'en faire un allié pour être serein face à la décision.
Je pense aussi que je ne ferai pas de PMA même allégée pour ce 3e si la décision était prise d'essayer d'en faire un.
Le désir d'enfant est toujours difficile je pense soit parce qu'on n'y arrive pas soit parce qu'on n'a plus envie / peux plus (d') s'arrêter.
Je crois qu'il faut essayer de combiner les envies primitives et le raisonnable / envie raisonnée, sans se priver mais sans s'oublier aussi, parce qu'avant d'être une maman il y a une personne, une femme et qu'il faut aussi exister pour soi.
♥
Je pense que ton désir est tout simplement naturel, parce que tu es maman dans ton coeur. Je crois bien aussi que dès qu'on a pu connaître cette joie de la maternité (je pense à la grossesse parfois seulement, comme tu le décris, c'est vrai que j'avais oublié ta période de baby-blues après ton loulou) on se souvient surtout des meilleurs moments, je suis comme toi, un désir encore présent de maternité, même si mon unique enfant me comble entièrement, il y a toujours cette petite voie qui me vient de l'intérieur, ce corps qui me réclame un petit oeuf à couver, pour peut-être en profiter encore...alors que te dire de plus??? Si tu as de nouveau ce bonheur, je te souhaite d'en profiter, profiter, profiter.
Good luck Boubou!
Très joli billet, très touchant.
Et puis, tu sais, nous sommes là pour te lire, en aucun cas pour te juger.
C'est courageux de ta part.
Bisous.
*
ton texte est très beau et émouvant... bien écrit et tellement TOI !
Ce n'est pas choquant du tout, beaucoup se sentent bien enceintes. La seule chose qui me fait peur dans ce désir récurent, c'est que les bébés ça grandit, qu'il faut les élever et que la partie la plus facile, c'est justement quand ils sont nourrissons. Le désir d'enfant, même après les montées hormonales, est toujours présent même à un âge avancé, je rêve d'une petite fille ou d'un petit fils et m'attendrit devant les vitrines réservées aux bébés. Peut-être que les femmes sont programmées comme ça et que ça ne passe jamais ......
coucou
tu ne choques pas
tu as des interrogations
et c'est respectable
je ne sais que te dire
en tout cas profites...
Je pense que tout désir (ou non-désir) d'enfant est respectable et que ta souffrance est bien réelle et compréhensible. Maintenant, bien sûr qu'elle peut choquer parce qu'on n'est pas toutes dans la même situation, mais c'est TON vécu et TON ressenti, on peut le comprendre - et surtout le respecter ! - même si on ne peut pas le partager.
Ton ressenti est fort. Et je crois que tu sais où tu vas. J'ai juste envie de te dire la chose suivante : en amour, c'est la déraison qui résonne (^^).
Ton écho est formidable.
Merci
Moi je déteste être enceinte. Et j'ai beaucoup de mal à m'occuper de "petits" avec mon boulot. Autant j'adore les 4 premiers mois, autant après c'est très compliqué pour moi à gérer. J'ai mis 3 ans entre les 2 premiers et je mettrais au moins 4 avec le suivant. Je ne peux avoir qu'un bébé à la fois. Pourtant depuis mon 2e accouchement mon désir d'enfant est plus fort. Après le 1er j'avais juste une énorme angoisse de retomber enceinte avant au moins deux ans !
C'est vraiment bizarre les différences qu'il peut y avoir entre nous toute. C'est pour ça qu'il ne faut jamais juger les sentiments des autres. Je trouve ça bien que tu en parles. Et tu n'as certainement pas à t'excuser....
Tes mots m'ont donné la chair de poule... non pas qu'ils m'ont fait peur. Je les trouve courageux. Mais je crois qu'il y a beaucoup plus de femmes que tu ne le penses qui ressentent la même chose. Mais elles ne le disent pas... parce que ce serait mal vu.
Je trouve que tu as bien fait de coucher ces mots. Dire ton mal être est important... au moins pour toi.
Bises
Rien ne me choque dans ce que tu écris.
Moi j'ai 36 ans, pas d'enfant, choix ou pas, je ne sais pas vraiment, un passé qui ne m'a pas aidé à me stabiliser. Il me reste un peu de temps, je laisse le temps au temps.
L'on ne dira jamais assez ce que l'on ressent, tout simplement, par pudeur certainement. Quel dommage. :)
J'ai aimé lire ton joli billet.
Je trouve tes mots juste et pas choquant.
Je ne trouve pas ça choquant même si parfois il faut être raisonnable.
Mais le coeur à ses raisons. Tu es une bonne maman.
Et je comprends cette envie qui vient des entrailles.
Je te souhaite du fond du coeur gaëlle d'être à nouveau une maman.
Je te trouve si courageuse et si aimante.
Je t'embrasse très fort.
Ps: Il me remue ton billet, tu sais.
Ps: En plus la grossesse te va drôlement bien à toi:).