D'une facette de l'amour maternel...

Pendant longtemps, jusque vendredi dernier en fait, je pensais que je n'étais pas une bonne maman. Pour énormément de raisons, mais les plus fondées restaient : ma dépression après la naissance du Poussin, qui je pense a cassé quelque chose en lui ; cette envie irrépressible de recommencer vite et mieux en lui collant une petite sœur dans les basques quand il a eu 14 mois ; mon impatience ; ma propension à hurler très vite, très fort ; mais surtout, depuis la naissance de la Minuscule, ce sentiment de ne pas les aimer de la même manière.

Je ne parle pas d'intensité, qu'on soit bien clair, je les aime autant, chacun pour ce qu'ils sont. Je parle manière. Nous parlions cauchemars, interprétation des rêves avec ma sœur l'autre soir, et un qui revient souvent chez moi est d'avoir un laps de temps trop court pour sauver mes 3 enfants d'une catastrophe, et donc devoir choisir... Impossible !

Jusqu'à présent, je culpabilisais d'avoir un attachement spécial à ma dernière. Et puis je me suis retrouvée à un mariage vendredi dernier, à raconter ma vie à des gens que je ne connaissais pas (je crois même que j'étais celle dans la pièce qui avait le plus d'enfants !) et donc, à raconter comment nous avons failli perdre notre fille. Parce qu'en fait, sur le coup, et ça se compte en mois, je n'ai pas réalisé...

Maintenant, avec le recul, oui... Et je crois que c'est ça qui se joue là. Bien sûr que nos rapports avec elle sont différents ! Il ne peut pas en être autrement. Et je n'entends pas par là qu'ils sont mieux ou plus forts, ils sont différents, et d'avoir ravivé ces souvenirs (j'arrive maintenant à en parler sans pleurer) j'ai réalisé que je n'étais certes pas parfaite en tant que maman, mais que je n'avais pas à m'en vouloir de ce lien spécial avec elle.

Loin de moi l'idée de la marginaliser, et surtout pas de son frère et sa sœur, mais je ne peux pas non plus faire comme s'il ne s'était rien passé, comme si elle n'en gardait pas des séquelles, comme si elle n'était pas plus fragile.

amourmaternel.jpg Photo perso, non libre de droits, qualité merdique voulue, prise en août 2o12.

Tout ça pour dire que je suis heureuse d'avoir fait ce chemin là, je me sens plus sereine vis à vis d'eux. Je m'essaie toujours à l’exercice confié par une amie : quand tu dis à un de tes enfants que tu l'aimes, explique-lui pourquoi, avec des exemples, qui sont spécifiques à lui ; parce qu'il est différent des autres et que c'est pour ça que tu l'aimes. Pas toujours facile, d'autant que je n'ai jamais trouvé que l'amour maternel était inné... Mais c'est un autre sujet...!

Sur ce, bon vendredi à tous !

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Commentaires

1. Le vendredi 21 septembre 2012, 06:18 par Mzelle CoKinette

<3<3<3
C'est une réaction normale il me semble. C'est justement l'amour de mère que tu lui portes qui inconsciemment fait que tu ressentes le "besoin" de la protéger davantage

2. Le vendredi 21 septembre 2012, 06:37 par Nanou

j'ai un peu la même problématique avec mon deuxième, qui a failli ne pas être là, alors pas dans la même mesure bien sûr, on n'a pas vécu de séjour à l'hôpital, mais j'ai vécu la grossesse avec une angoisse énorme, et même si je fais tout pour avoir l'air confiante aujourd'hui, c'est pas toujours le cas, et je vois bien que je suis plus laxiste avec lui qu'avec sa sœur... ce qui ne veut pas dire que je l'aime moins !
voilà, c'était la séquence psycho du matin, merci Boubou ! :)

3. Le vendredi 21 septembre 2012, 11:40 par Covima

Pas facile d'écrire un commentaire *yeuxquipiquentdevantl'écran*
Je dis très souvent que je les aime autant mais différemment, parce que celle-ci a été notre premier bébé, celle qui a essuyé les plâtres de ses parents débutants, parce que la deuxième est parfois difficile à cerner, mm pour moi, parce que leurs caractères, leur rang dans la fratrie, ce qu'on vit avec eux... Je crois que c'est normal, c'est à la fois la force et la faiblesse des parents, tant que cela ne va pas jusqu'au sentiment d'injustice ou de traitement de faveur, ce que je combats à tout prix à a maison. Ton billet est émouvant, et j'aime bcp le conseil de ton amie. Bonne journée,
PS : super photo :-)

4. Le vendredi 21 septembre 2012, 13:00 par Mme Statler

lorsque Poupette est née, je pensais que jamais je ne pourrais aimer un autre enfant qu'elle
et Bibou est arrivé
Je les aime tous les deux, énormément, plus que je ne saurais le décrire
elle est ma première fille préférée, il est garçon préféré

5. Le vendredi 21 septembre 2012, 20:32 par NathT

<3 <3 <3 <3 ....

6. Le vendredi 21 septembre 2012, 21:03 par SIMPHONY45

c'est emouvant ce que tu nous livres et pas facile c'est sur et rien que de nous le partager c'est magnifique, ce que tu decris est magique et normal on aime nos enfants d'une facon propre a chacun, je peux comprendre ton ressenti j'en ai qu'une mais apres une fausse couche et finalement une fin de grossesse delicate avec cette angoisse de comment ca va se terminer il y a forcement ce lien qui te fait te rappeler que mais c'est sur que tes trois loulous tu les aimes tous les trois tres fort bisous bon week end

7. Le samedi 22 septembre 2012, 09:49 par Lôla Peste

Je ne suis pas maman et pourtant ton billet me parle. Aimer l'autre, c'est aimer autant de possibles qui diffèrent. Le coeur est bien assez grand.

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