Loin de moi l'envie de choquer, ou pire, de faire mal à quelqu'un/e aux travers des mots qui vont suivre, mais pourtant, je sais que malgré moi, j'en ferais...
Je lis beaucoup sur la maternité, énormément sur le désir d'enfant, j'en avais même fait le sujet de mon mémoire de maîtrise, bref, certainement au delà du fait d'être mère au foyer, l'enfant est bien souvent au centre de ma vie. Et lors de mes lectures (magasines, livres, blogs, forums...) je me rend compte que le désir d'enfant est très présent dans notre société, parce qu'il est malheureusement souvent difficile d'enfanter, que devenir parent ne semble plus être si évident qu'avant.. Bref, on parle du désir d'enfant, pour ces couples qui ont du mal à concevoir un enfant (encore une fois, j'essaie de bien choisir mes mots, pardonnez ma maladresse..) et peu des femmes qui ont un ou plusieurs enfants et qui ont ce désir encore si présent, quotidiennement, parfois maladivement... Et dont je fais partie...
Pour ma part, je me sens mère depuis toute petite, jouant avec des foulards "au gros ventre" et n'avait qu'une envie pour plus tard : être maman ! J'ai des photos de cette période ado, je me souviens de mon ressenti, quand je m'endormais en caressant ce faux ventre, imaginant ce qu'un bébé bougeant dedans devait procurer comme sensation...
Et puis j'ai grandi, je suis tombée amoureuse, puis enceinte, et puis plus... Un acte manqué, un accident de parcours. Et très vite, à nouveau enceinte, pour de bon. Et là : c'était autant l’extase que l'angoisse ! Mais j'étais enceinte, mon ventre s'arrondissait, j'étais bien dans ma peau, je me trouvais belle, épanouie, je pense que je devais rayonner !
Janvier 2oo5 : la naissance de mon premier enfant a été un choc, très négatif, une épreuve très difficile. Pas mon accouchement, mais sa venue au monde... 6 mois au moins de dépression, seule au fond du trou avec cet être dont j'avais la responsabilité, mais dont je ne voulais pas, personne ne m'avait appris à être maman... J'en paye encore les pots cassés, même si je fais tout pour avoir une relation solide avec mon petit garçon.
Dès que des mots ont été posés sur mes maux, le désir d'enfant est revenu à la charge, plus fort que jamais, et si vous faite le calcul, le Poussin n'avait pas 6 mois... J'avais certainement envie de réparer cet "accident de parcours" dans ma vie de maman... Margoul' est née alors que le Poussin n'avait que 14 mois (mars 2oo6)... Et là encore, ma grossesse, malgré la menace d'accouchement prématurée a été une période divine !
Ensuite, j'ai quand même un peu accusé le coup de ces deux poussins rapprochés ! Mais bon, même si physiquement ça allait, un 3ème bébé a très vite été dans mon cœur, puis ma tête, puis mon ventre... Parce qu'il faut savoir que les tarées comme moi, quand elles ont cette idée en tête, elles sentent carrément "un bébé" bouger, les ptits coups mignons, discrets des premiers mois (j'ai vérifié, ouf ! je ne suis pas la seule !) Et bébé 3 sera dans mon bidon réellement en février 2oo9, encore une fois, une grossesse pendant laquelle je ne me suis jamais sentie aussi belle, aussi bien dans mon corps.
Nénette a 18 mois, ne fait pas ses nuits, est encore allaitée, est capricieuse, câline, chiante mais attendrissante, et depuis quelques mois, je traîne comme un boulet une mauvaise humeur, hormonale, certes, liée à plein de raisons, mais l'une d'elle est que j'ai déjà, encore envie d'un autre enfant... Les mauvaises langues diront que j'aime être enceinte (c'est vrai) et basta (c'est faux) que seuls les tout petits m'intéressent... Je n'ai rien envie de répondre, je sais que le débat ne se situe pas là.
Enfin bref, j'ai beaucoup de mal à décrire tout ça, et pourtant, j'y pense depuis des mois... Je sais que je ne devrais rien dire, (me plaindre n'est pas le bon mot), j'ai déjà 3 beaux enfants qui me comblent, mais je pense, j'espère avoir le droit de parler de la souffrance que je ressens intrinsèquement de ne pouvoir assouvir ce désir d'enfant maintenant. Je sais que ma prochaine grossesse sera la dernière, elle ne sera déjà pas raisonnable, mais c'est aussi un autre débat, alors je veux en profiter à fond... Mais je ne peux m’empêcher de regarder une femme enceinte avec envie, de jalouser des annonces de grossesses, voire de mal les vivre... C'est presque maladif, et j'avoue que ça me fait peur. J'avais lu un article là dessus, écrit par un mari dont la femme avait les mêmes "symptômes" que moi, il se demandait si ce désir aurait une fin chez sa femme... Je me pose la même question pour moi, et j'en ai le vertige...
Encore une fois, toutes mes excuses si j'ai blessé quelqu'un, je ne minimise en aucun cas le désir d'enfant primipare, qui n'est même pas comparable...
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